Venue au monde dans la tourmente d’une nuit noire, dévorée par les orages, enflammée par les éclairs, noyée par le fracas du tonnerre, ses cris n’ont inquiétés nulle âme.
Déjà vorace et insatiable, la force vitale de sa matrice s’épuisa en quelques années seulement, aspirée telle un tourbillon par l’esprit dévoreur et vicieux de La Malsonge enfantine, trop immature pour comprendre l’intérêt de garder vivante celle qui la nourrissait alors.
Errante, mendiante, sauvage, Celle qui défiait les adultes grandit telle une mauvaise herbe, vivace et indestructible.
Sagace, débrouillarde, indépendante, Celle qui défiait les hommes se cultiva et progressa telle le chiendent des villes, invasive et effrontée.
Cruelle, méticuleuse, inexorable, Celle qui défiait le monde griffa son empreinte jusque dans le cœur des faibles, des valeureux, des justes et des couards.
Prétentieuse, éloquente, redoutable, Celle qui défiait l’Ordre vit s’abattre sur elle le courroux implacable des Elus d’Aion et devint la Spectatrice Immobile, l’Eternelle Maudite suspendue entre deux mondes.