Son corps était nu sur la pierre froide de Metron, il poussa une série de grognements, ses membres s’agitèrent dans le vide et il ouvrit les yeux. Sa tête lui faisait mal comme après de longues heures de lecture, son estomac criait famine, sa première pensée fut pour sa louve.
L’enfant loup regarda autour de lui et demanda pardon à Metron pour le… saccage de son temple. Son moi primal avait vainement tenté de s’extirper de cette cage mais sans succès. Il jeta sa tête en arrière et hurla après les siens. Comme convenu le loup resté non loin du temple accouru et repoussa la longue et lourde corde dans le conduit. Ce qui permit à Kiba de se hisser hors de sa prison.
Il éprouvait une profonde tristesse à l’absence de sa louve. Quelques questions à son compagnon et ni elle, ni Popéon n’étaient venus. Bien qu’affaibli il ne resterait pas là à attendre sans bouger. Il traversa le bras de mer à la nage suivit de son fidèle compagnon qui avait refusé d’attendre. Si son alpha pouvait le faire, il se devait de réussir lui aussi.
Épuisés, essoufflés mais plus déterminés que jamais ils arrivèrent à la tanière de Kiba, elle était aussi vide que lorsqu’il l’avait quittée trois semaines auparavant.
Rendu au village il eut la confirmation de ce qu’il craignait, de ce qu’il savait déjà, Saraban avait bel et bien disparu. Mais ils n’étaient pas restés inactifs et remuaient ciel et terre à sa recherche, hélas, jusque là en vain. La bête primale avait ressenti la douleur, elle avait tenté de fuir, de retrouver son aimée, la fièvre était passée et il percevait à présent des bribes de ce que le loup premier avait enduré. Chaque instant revécu était comme un coup de lance en plein cœur.
Il se devait d’agir mais aussi de tenir compte des mots de Clotho et de Thulien ‘Agir mais pas sans réfléchir’. Il avait aussi besoin de reprendre des forces et de discuter de tout cela avec les siens. A l’aube, avec la marée, le Carabin Noir les emmènerait sur le continent.