La voix de l’Aède soutient ses alliés.

Tout ça elle le savait bien. Elle avait même vu ces daevas à l’oeuvre. Ce type là dont les mantras arrivaient à maintenir debout des combattants exténués.

Son périple pour Pandemonium commençait demain et elle était dans un tel état d’énervement que rien n’aurait pu la faire dormir.

Elle partait demain. Demain. Ce mot résonnait dans l’espace vide de sa cervelle comme l’écho d’une cloche dans une vallée. Demain. Treize mois. C’était le temps qu’elle avait passé dans ce trou perdu. Pousser la chansonnette, balayer l’auberge et surtout voler tout ce qui se revendait – avec la participation de Joris – lui avait permis de mettre suffisamment de côté pour être tranquille cinq ou six mois. Demain. Demain elle partait.

Elle n’avait rien dit au jeune homme. Mais il s’en doutait, le beau temps revenait et c’était le moment idéal pour partir sur les routes sans se payer d’averse, de vent violent et de froid mordant.

Elle avait fait le tri dans ses affaires et aussi dans ses pensées. D’ici elle n’emporterai rien avec elle, ni livre ni sentiment. Elle jeta un nouveau regard vers la fenêtre et un frisson la parcouru. Elle déglutit puis se releva prestement avant de sortir sans même mettre de chaussure.

Il fallait qu’elle dise au revoir à Joris.

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